Les jeunes éprouvent des difficultés à s’insérer dans le tissu économique. Cette montée du chômage a suscité au sein des populations une prise de conscience qui s’est traduite par
l’émergence d’un mouvement entrepreneurial qui s’investit dans le domaine des activités génératrices de revenus. Des milliers de jeunes et de femmes veulent aujourd’hui démarrer une activité économique. Ils sont encouragés par les autorités du pays qui ont orienté la politique économique vers la création de la richesse, le renforcement des capacités, la promotion de l’emploi.
En effet, la création d’activités individuelles ou collectives est un vecteur de développement privilégié. Le choix d’axer la politique économique sur la création de richesse peut se révéler très bénéfique par des effets multiplicateurs sur l’économie du pays. Une jeune entreprise va faire appel à des entreprises existantes pour se fournir en matières premières ou autres services, elle va embaucher des salariés qui vont augmenter leur pouvoir d’achat et devenir consommateurs pour d’autres entreprises.
Cependant il existe un frein structurel à l’épanouissement du secteur des petites entreprises au Sénégal. Leur taux de "mortalité" est très élevé. Des milliers de petites entreprises qui se créent, disparaissent dès les premières années suivant leur création. Il est en effet, établi que beaucoup de jeunes et de femmes sont freinés dans leur élan par le manque de préparation, d’informations pratiques et de repères pour mettre en place leurs projets, l’absence d’un appui technique adapté à leurs situations, les charges familiales etc. Ils ne savent pas, pour certains, comment s’y prendre et méconnaissent même les règles les plus élémentaires pour démarrer une entreprise et brûlent les différentes étapes.
Plusieurs programmes de financement ont vu le jour au Sénégal. Seulement le financement même octroyé à de meilleures conditions de prêt ne suffit pas à lui seul, à promouvoir le développement d’un bon esprit d’entreprise chez les jeunes. Des mesures d’accompagnement, comme l’amélioration des compétences, la formation à la gestion et à la commercialisation, l’encadrement, les services de médiation en cas de problèmes…sont aussi essentiels pour établir la base d’un tissu de petites entreprises viables.
La Ville de Dakar fait de l’épanouissement de la jeunesse et des femmes une de ses priorités. Pour lutter contre les précarités des populations dakaroises et le chômage des jeunes et des femmes, la Ville de Dakar, consciente du poids social qui repose sur elle, a créé le Fonds de Développement et de Solidarité Municipal (FODEM) anciennement appelé Crédit Municipal de Dakar avec une nouvelle vision, une nouvelle démarche, pour en faire un outil performant pour sa politique sociale. Le FODEM intervient dans le financement des activités génératrices de revenus à travers « le regroupement de compétences et l’identification des niches de marché en croissance, pour l’émergence de secteurs productifs ».
Afin de permettre au FODEM d’atteindre ses objectifs et de renforcer ses compétences et capacités, le projet RECCAFCA « Renforcer les Compétences et les Capacités du FODEM en matière de Création d’Activités »a été initié, par la Ville de Dakar. Le projet s’articule autour des axes suivants :
- organisation de l’accompagnement avant création avec une phase test d’activité : la mise en place d’une couveuse d’entreprise;
- L’accompagnement à la création et le suivi post création pour favoriser la pérennité des entreprises créées.
La préparation des créateurs d’entreprise, la mise à disposition de fonds pour démarrer et le suivi post – création sont indispensables pour assurer la pérennité des micros, petites entreprises. C’est tout l’objet du Projet RECCAFCA, avec son outil phare : La couveuse d’entreprise, dont l’objectif général est de réduire le taux de chômage et la précarité chez les dakarois, par la création et la consolidation de micros, petites entreprises. Les objectifsspécifiques sont de soutenir l’emploi et l’initiative économique du territoire de la Ville de Dakar, accompagner et valoriser les projets locaux, dynamiser les partenariats et les réseaux du territoire.